Sujet: After a time [Stan & Ilyas] Jeu 6 Mar - 19:14
After a time
feat : Ilyas & Stan
Depuis quelques temps, j’arrête pas de fréquenter le Lux Bar, sans trop de raisons apparentes. C’est un endroit agréable, il faut bien l’avouer, même s’il m’a fallu un moment avant de pouvoir y mettre les pieds. Eh ben oui, je n’ai pas toujours été aussi propre que maintenant et je ressemblais plus à un SDF qu’autre chose avant. Du coup, on me rejetait l’entrée. Puis je me souviens, la première fois qu’on m’a enfin autorisé l’accès. C’était il y a un moment déjà, et j’avais volé des fringues pour avoir l’air potable. Des « amis » m’avaient proposé de m’amener au Lux Bar, en disant que c’était le lieu le plus branché de Moscou et qu’on pouvait y rencontrer toutes sortes de femmes. Et d’hommes en l’occurrence. Il se trouve que mes soi-disant amis n’avaient rien trouvé de mieux à faire qu’aller retrouver d’autres connaissances, des hommes louches qui ne m’inspiraient pas confiance. C’était à une époque où je me faisais tout petit dans les lieux publiques pour ne pas être menacé d’expulsion, une époque que je déteste. Je ne me souviens pas de tous les détails, nous avions pas mal bu ce soir-là, mais c’est plutôt le moment où la plupart avaient quitté la table qui m’a marqué. Je restais avec un homme au nom d’Ilyas, que je trouvais tout ce qu’il y a de plus respectable. Plus vieux que moi, certes, et aussi beaucoup plus riche, mais il avait quelque chose d’inquiétant, d’intriguant. On a parlé, bien sûr. On s’est échangé nos numéros. On s’est revu par la suite. Ilyas… Je ferme les yeux un instant en resongeant à ce beau souvenir, qui me laisse un grand sourire aux lèvres. Je n’aurai pas imaginé retenter la soumission avec qui que ce soit, pourtant il m’a fait changer d’avis. Mais c’est différent à mes yeux. Je ne pourrai plus me soumettre à une femme, alors qu’entre les mains d’un homme, tout est plus facile, moins bancal. Qu’est-ce que vous voulez y faire, pour moi, une femme ne peut pas dominer. C’est tout. Je m’installe à la première table libre que je vois, avant d’envoyer un SMS à Ilyas. Court et bref : je suis là, je t’attends. On ne s’est pas vu depuis un petit moment, j’ai été pas mal occupé ces derniers temps, entre mes séances de roulette de plus en plus nombreuses et mes sorties en boîte. Un nouveau sourire se dresse sur mon visage. Ça aussi, c’est lui qui m’a appris. Je lui dois beaucoup, et je ne lui en ai que très rarement parlé, par fierté surtout. Aujourd’hui nous voulions nous retrouver dans ce lieu symbolique, comme pour célébrer toutes ces années pendant lesquelles j’ai pu découvrir le véritable plaisir de se soumettre pour de vrai. En attendant qu’Ilyas arrive, je nous commande une bouteille de Champagne, je n’ai pas franchement les moyens de la payer mais la serveuse ne semble pas faire attention à toutes les pièces que je lui donne et ne voit pas que je l’arnaque d’une dizaine d’euros. L’imbécile. Par politesse, je laisse la bouteille intacte même si je meurs d’envie de la descendre cul sec, sans réfléchir. Ça aide à oublier la merde qui nous entoure. Peu de temps après, on m’interpelle et je lève la tête, heureux de le retrouver ici. Ilyas est très élégant, séduisant même. Je souris et lui donne une poignée de main. - Bonsoir, Ilyas. J’ai commandé une bouteille pour nous, installe toi. Je lui montre la chaise en face de moi tandis que j’ouvre cette bouteille, impatient de découvrir ce que cette soirée va nous réserver.
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Sujet: Re: After a time [Stan & Ilyas] Mar 11 Mar - 21:44
« After a Time. »
Les rues sont sinueuses comme des lézards sans peur. Elles frétillent sous mes pieds, mordent un peu mes chaussures en cuir de crocodile. Ou de buffle mal taillé, provenant d'une peinture rupestre. Les rues sont comme des échos, des souvenirs en macadam qui tissent nos liens, nous rapprochent, nous apprivoisent sous le regard bienveillant des cieux. De la Lune.
La lune est pleine ce soir-là et je marche dans la rue. Une rue qui je n'ai pas rencontrée depuis longtemps, une rue qui a encore, pour moi, toute cette part de mystère si excitante. J'aime me perdre, ne serait-ce qu'un instant, qu'une seconde hors du temps, hors de l'espace confiné réservé au parrain de la famille Wijkner. C'est agréable. Ce n'est pas méchant, de se perdre, si l'on garde au coin de l’œil un morceau de sentier de terre battue, tracé spécialement pour nous. Comme quelque chose d’inexorable duquel on adore se tourner, se berçant dans l'illusion du choix. Beaucoup l’appellent le Destin. Moi, je l'appelle l'Occasion.
Cette fois-ci je décide finalement de la suivre, cette fameuse Occasion, puisque je me détourne de cette rue inconnue pour en emprunter une autre, plus familière. J'ai rendez-vous, et je compte bien ne pas être en retard. Je ne le suis jamais, ce n'est pas pour commencer aujourd'hui, n'est-ce pas ? Un rendez-vous secret que je ne veux manquer sous aucun prétexte.
J'entre dans ce bar qui n'a de Lux que le nom. L'endroit est bien sombre, feutré, et on distingue de vagues ombres en coin. Seules de petites lampes illuminent quelques élus, quelques visages dont je me fiche passablement jusqu'à ce que je crois l'objet de ma convoitise du jour. Un ancien visage, vieux d'une poignée de semaines, que je n'avais pas revu depuis. Ce temps fut court pour d'autres, pour moi, il fut très, très long. Les joies de la soumission avaient titillé tout ce qu'il y avait de plus noble en moi. Et diable. Qu'il était bon d'avoir, entre ses mains, les règles de jeux aussi excitants.
« Stanyslaw... », rends-je à son approche, m'asseyant en face de lui et mes yeux posés sur ce corps manifestement toujours en vie. Ce beau corps, aussi bien dessiné qu'auparavant. Aussi fin qui fut le premier calibre que je posai sur son front, dés le début de notre jeu à deux qu'il semble tant aimer d'après les rumeurs. Ainsi je m'évertue à ne pas l'appeler « Stan » comme la plupart de ses amis le font. Je trouve ça trop simple. Trop vulgaire. Je ne suis pas son ami. Je ne l'ai jamais été. Je n'en veux pas, tout simplement. Et à ses yeux, je me dois d'être plus. Un flirt avec la mort, et je lui ai donné un second souffle. Je compte bien l'utiliser à mes fins... Si douces ou si sordides soient-elles. Nouveau sourire, et je tend une main pour saisir la sienne et en baiser le dos. Qu'importe qu'il soit un homme, qu'importe qu'il eusse eut quelques principes, à mes yeux, cet homme, ce garçon entre mes doigts est mien.
« Vous n'avez pas changé depuis la dernière fois. Votre regard est toujours le même. Je dois avouer que c'est assez rafraîchissant... »
Yeux enjôleurs, et j'ai presque l'air d'une biche aux aboies. Certains m'ont connu vautour charognard. Cette nuit, je serais lion avide De chaire poudrée de canon.