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Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope.

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Viktoria K. Moskvina

Viktoria K. Moskvina



Date d'inscription : 10/10/2014
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MessageSujet: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyDim 12 Oct - 16:17


   
Today's boring, so let's have some fun, shall we ?

(H. Rowland  ) ▽ « L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête.  »
09 :17 PM.

La sexagénaire faisait claquer ses talons sur le bitume froid et humide de ce paisible quartier de la capitale moscovite. Viktoria avait emménagé, quelques mois plus tôt et n’avait jusque là pas eu le temps de visiter, ou juste de se balader pour savoir ce qu’il y avait autour de sa maison, vaste, vide et impersonnelle.
Malgré son emploi du temps largement allégé par rapport à sa vie d’avant, Vik’ ne trouvait pas le temps de faire les choses les plus simples, sans cesse dérangée par quelques impondérables malvenus.

Mais ce soir allait être différent. Elle n’avait plus rien à régler, plus rien qui la rattachait à sa vie d’avant, à son ex-mari, ses conneries… Rien. L’appel de son divorce avait été prononcé en sa faveur et, son ex-mari en plus de devoir rester à l’ombre pour un bon bout de temps et d’être déjà largement ruiné ne le serait que d’avantage, après avoir payé les indemnisations et autres pensions à Vik’. Elle esquissa un sourire, regardant un instant le ciel grisâtre. Elle allait être encore plus riche, il allait payer pour tout ce qu’il lui avait fait. Et ce soir, elle fêterait sa libération. Elle ne savait pas où encore, ni quand mais elle s’en fichait. Elle comptait bien passer la nuit à fêter, seule, sa victoire.
Glissant la première clé dans sa serrure, son sourire s’effaça doucement. C’était tout le drame de sa nouvelle vie. Elle avait beau être enfin soulagée du poids de son passé, elle n’avait personne avec qui célébrer l’événement. Bah, n’avait-elle pas tout le temps pour se faire de nouvelles connaissances après tout ?
Déverrouillant la seconde serrure, elle soupira avant d’arborer de nouveau son sourire serein. Oui. Elle avait le reste de sa vie, pour se faire de nouveaux amis.

Elle entra dans son vestibule, désactivant son alarme et jetant nonchalamment ses clés dans un vide-poche près d’une table encore recouverte, ça et là de papier de verre. Viktoria ne s’était même pas donné la peine de s’installer confortablement, complétement dans cette nouvelle demeure, de peur de devoir changer d’adresse, encore une fois, de peur qu’il faille repartir de zéro. Elle n’avait plus eu l’envie de s’enraciner quelque part pour devoir partir, s’arracher d’un endroit qu’elle commençait à peine à apprécier et dans lequel elle se sentait de mieux en mieux. Alors, une fois ses bagages jetés dans cette énième maison, elle s’était hâtée de retourner au travail pour oublier que sans ce lui, sans son cabinet, elle n’était plus rien, au fond.

Elle gravit les quelques marches qui séparaient le vaste vestibule du centre de son nouveau toit, un grand hall qui menait d’une part vers un grand bureau, d’une autre part vers le grand salon et vers la cuisine, et pour finir, face à la porte d’entrée, à un large escalier double.
Viktoria resta un instant au centre, tournant lentement sur elle-même pour prendre le temps de regarder ce qui allait devenir son vrai pied-à-terre. Depuis son emménagement, elle n’avait jamais pris ce temps, se sentant soudainement étrangère dans son propre logis. Elle se dit qu’il faudrait mettre un peu plus de cachet dans ces pièces, leur apporter un peu plus de sa « patte » et d’âme.
Mais ce n’était pas le moment de se prendre pour une décoratrice d’intérieur.

Elle monta alors à l’étage, alla se changer pour quitter son tailleur trop strict pour la soirée qu’elle se prévoyait. Elle avait entendu parlé d’un cabaret, non loin de chez elle et se sentait l’envie d’y aller faire un tour, pour changer d’air, prendre un verre de champagne et se laisser aller à l’ambiance. Elle n’avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil avant, n’ayant que trop peu de temps à consacrer à de quelconques loisirs.

Laissant une robe noire glisser sur ses courbes et remontant la fermeture éclaire dans son dos, elle se chaussa ensuite d’escarpins en daim, noirs, à hauts talons pour parfaire sa tenue et redescendit, sans prendre la peine d’avaler quoique ce soit que son frigo ait pu contenir, bien trop pressée d’aller se relaxer ailleurs. Il faudrait qu’elle pense à aménager sa bibliothèque d’étagères et surtout, d’une marquise sur laquelle elle pourrait se prélasser et bouquiner un des classiques dont elle raffolait tant.

Enfilant son long manteau et se dirigeant vers la sortie et réactivant son alarme par automatisme, elle sortit enfin, verrouillant tout derrière elle alors qu’elle savourait presque avec délectation la morsure du froid d’automne sur son corps. Elle regarda sa voiture, garée depuis quelques jours déjà près du large perron et préféra – comme toujours – marcher vers sa destination : Les Fleurs du Mal.


10 :04 PM

Atteignant finalement son point de chute, elle ne sut trop quoi faire, regardant les gens se comporter avec naturel, comme s’ils venaient ici tous les jours. Et peut-être était-ce vrai pour certains, mais pour Viktoria, c’était une chose toute nouvelle et elle en oubliait les règles de bienséance, laissant son regard azur se poser un peu partout, s’imprégnant de cette ambiance qu’elle appréciait déjà.
Que devait-elle faire, là ? Y avait-il des gens qui devaient accueillir les arrivants ? Fallait-il laisser son manteau à quelqu’un ? Ou devait-elle se diriger naturellement vers une table…?

Se sentant légèrement perdue dans cet univers duquel elle était totalement étrangère et sentant la panique pointer le bout de son nez, elle chercha quelqu’un du regard, un bon samaritain qui saurait sans doute l’introduire dans ce monde fardé. Elle soupira et, soudainement mal à l’aise, elle referma son point sur le col de son manteau comme pour se rassurer, pour se protéger dans cette bulle toute cousue. Elle finit néanmoins par s’avancer vers un jeune homme qui portait un uniforme, certaine qu’il devait travailler dans l’établissement. Ou peut-être allait-elle voir cette jeune femme dont la prestance faisait presque croire qu’elle possédait ces lieux… ?

Ou peut-être, encore, allait-elle attendre qu’on vienne la « secourir ».
Viktoria, 61 ans, incapable de se comporter dans un lieu public. Elle avait l’impression d’avoir 14 ans et de vivre sa journée de rentrée.

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Calliope C. Harris-Eliott

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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyJeu 30 Oct - 13:41

Today’s boring so let’s have some fun, shall we ?
Viktoria & Calliope

Well I heard you were, You were still trying, Trying to get back to the start.





La brune avait passé un début de soirée absolument affreux. Elle s’était réveillée en milieu d’après-midi, après avoir dormi une bonne partie de la nuit et de la journée, avec une des pires gueules de bois qu’elle n’avait jamais vécu. A nouveau, elle buvait trop. Elle pouvait se faire la même réflexion tous les jours, évidemment, puisqu’elle se mettait dans un état impossible à chaque fois. Elle ne pouvait s’en empêcher, bien sûr. Elle avait besoin de boire jusqu’à s’en abrutir, boire jusqu’à oublier, et tout recommencer le lendemain. Le mal de tête ne durait qu’un peu, jusqu’à ce qu’elle recommence à boire. Elle ne ressentait pas le besoin d’arrêter, et serait prête, elle ne le savait que trop bien, à continuer jusqu’à la cirrhose du foie ou à la mort de son pancréas. En soi, elle pensait que c’était peut-être mieux comme ça. Il fallait se rendre compte qu’elle ne risquait pas de mettre la main sur le meurtrier de son frère, et encore moins le tuer, alors autant se tuer à petit feu tout en prenant son pied. Parce qu’il fallait quand même noter qu’elle ne buvait pas simplement pour boire, sans faire attention à ce qu’elle avalait. Elle était amatrice de bons rouges français, et de whisky. Alors elle se mettait minable, certes, mais toujours avec goût, et avec élégance.

C’était le début de soirée, et elle avait un verre à la main. Du haut de son bureau, elle observait l’ouverture de son cabaret, et des premiers numéros. Des danseurs et danseuses se succèderaient toute la nuit, jusqu’aux premières lueurs de l’aube, et elle resterait comme à son habitude, levée jusqu’à ce que l’établissement soit désert. Alors, probablement, elle finirait de s’enivrer et chanterait, comme bien souvent. Ou elle se contenterait de s’effondrer sur le canapé pendant que son barman fermerait l’établissement, et resterait dans un état pathétique jusqu’au soir, où elle recommencerait. C’était un cycle qui semblait sans fin, mais cela ne la gênait pas. Elle était en permanence dans un flou créé par l’alcool, et elle ne s’en portait que mieux. Elle voulait éviter de penser, éviter de penser à son ex-mari qu’elle aimerait toujours, à son frère défunt qui avait emporté un bout de son âme avec lui, à son meurtrier qui semblait se moquer d’elle dans ses rêves. Elle ne voulait penser à rien, rien d’autre que la délicate brûlure du liquide ambré dans sa gorge, la fumée des cigarettes et la musique qui résonnait dans la salle.

Elle décida de prendre l’air, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Alors, son verre de whisky bien confortablement installé au creux de sa main, elle se fraya un chemin vers la sortie, évitant souplement malgré la maladresse naissante les clients, pour enfin pousser la porte et s’adosser contre le mur non loin de l’entrée. Elle salua le vigile imposant qui lui sourit, puis ferma les yeux pendant de longues secondes, lâchant un simple soupir. Et d’un geste assuré, elle glissa une cigarette entre ses lèvres, et l’alluma. Distraitement, elle tirait sur sa clope, alternant entre une bouffée et une gorgée de whisky. Ses yeux se reposèrent un moment sur le ciel étoilé, alors qu’enfin, elle fut prise d’un frisson, et ne décida de rentrer. Se tournant, son œil fut attiré par une femme se tenant bien droite non loin de la porte, qui n’avait pas particulièrement l’air dans son élément. Elle l’observa de longues secondes, constatant son col resserré, sa posture peut-être mal à l’aise. Elle n’avait pas l’air bien, elle avait l’air hésitante, et sans savoir pourquoi, Calliope fit un pas vers elle. Bien vite, elle se retrouva face à la dame qu’elle aurait dit d’un certain âge — si elle pouvait voir ses cheveux blancs comme un indice, malgré le manque flagrant de rides — et elle esquissa un faible sourire, se retrouvant sans le vouloir dans une posture de séductrice qu’elle maîtrisait à la perfection.

« Can I help you, Dear ? You look like you’re going to pass out. »

L’anglais venait comme un réflexe chez elle, après tout, elle ne connaissait que quelques mots de russe. Mais elle verrait bien si la belle femme la comprenait. Elle sourit un peu plus, d’un sourire charmeur, alors qu’elle reprit une gorgée de son whisky. Elle perdit l’équilibre l’espace d’une seconde, avant de le reprendre comme si de rien n’était.

« I can offer you a drink, if you’d like. It’s freezing out here. »

Et elle rit, d’un rire entrainant, venant du plus profond de sa gorge, rauque et tremblant ; elle jouait de ses charmes, c’était ce qu’elle savait faire le mieux, après tout.



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Viktoria K. Moskvina

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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyDim 2 Nov - 20:10


Today's boring, so let's have some fun, shall we ?

(H. Rowland ) ▽ « L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête. »

Une partie d’elle-même aurait voulu partir, décamper le plus vite possible de ce lieu dans lequel elle n’avait pas sa place alors qu’une autre petite partie de son cerveau hurlait pour qu’elle reste ici, qu’elle fasse des folies, qu’elle se prenne sa première vraie cuite, qu’elle vive enfin sa vie de femme, cette vie qu’elle avait laissée filer entre son ex-mari pour lequel elle avait consacré bien trop de temps, et son travail qui semblait avoir été un second époux, non, un enfant, un petit bébé qu’elle se devait de chérir et de pouponner inlassablement. Une réputation se fait et se défait, et, Viktoria - déjà du temps de son ancienne vie - refusait que son nom ne soit associé à rien d’autre qu’à de grands exploits médicaux. Aujourd’hui, pourtant, dans son cabinet de chirurgie esthétique, elle n’essayait plus de se faire un nom, elle se devait de rester dans l’ombre, encore un temps, ou jusqu’à la fin de ses jours sûrement. Et pourtant ni sa fierté ni son orgueil ne se sentaient froissés de ne pouvoir être qu’ « ordinaires ».

Quoiqu’il en fut, à l’instant précis où Viktoria avait regardé la jeune brune qui se tenait non loin d’elle, celle-ci lui rendit son coup d’œil. La doctoresse déglutit, encore plus mal à l’aise dans ses escarpins. Elle se sentait ridiculement puérile, car après tout, qu’avait-elle à craindre ? Ce n’était pas comme si quelqu’un qu’elle connaissait allait la croiser ici. C’était une femme forte, qui avait confiance en elle-même et n’avait pas vraiment peur de l’inconnu… En temps normal. A son âge, elle était encore bien conservée et pouvait tenir encore des heures durant, debout, les mains sans le moindre signe de tremblements afin de procéder à des opérations souvent bien compliquées, les yeux fermés. Et là, elle se sentait toute angoissée alors que la vie de personne n’était en jeu, entre ses mains ? No way. Alors pourquoi les prunelles perçantes de cette jeune inconnue la rendaient si démunie ? D’une façon ou d’une autre, Viktoria sentait qu’elle finirait par le découvrir en cette soirée qui commençait à peine, finalement.

Néanmoins tantinet requinquée et tentant de retrouver un peu plus de son aise, Viktoria inspira longuement et se détendit légèrement. Avait-elle pensé tout haut pour que la jeune femme en question vienne la voir d’elle-même ? Viktoria regarda autour d’elle, comme pour se persuader qu’il y avait quelqu’un derrière elle que cette femme devait attendre. Et, quand elle vit que personne ne se tenait près d’elle et qu’elle voulu refaire face à la brune, la sexagénaire fut surprise de la retrouver aussi près d’elle. Que pouvait-elle bien faire maintenant, fuir ou se laisser entrainer dans les méandres de ce monde abyssal qu’elle était à la fois excitée et effrayée de découvrir ? Elle sentit son cœur battre la chamade et se prit à sourire en pensant qu’elle était bien trop vieille pour se genre de challenges ou de frayeurs. Elle sourit alors, regardant toujours la jeune demoiselle qui finit par n’être qu’à une courte distance d’elle. Son sourire s’élargit quand elle remarqua que celle-ci semblait tabler sur un tout autre registre. Viktoria connaissait le langage du corps et sentait que, bien qu’alcoolisée, les intentions de sa vis-à-vis étaient pour le moins… Claires. Voilà des années - des décennies même - que la vieille femme qu’elle était n’avait plus eu l’occasion de voir si son potentiel de séduction faisait encore de l’effet. Et, les années passant, sa jeunesse se fanant, Viktoria se ne sentait plus capable d’entrer dans la compétition. Elle se contentait d’’être elle-même, quitte à ce que cela ne plaise à personne. Et quitte à ce qu’elle finisse seule. « Erhhh… » Bon. Peut-être pas…

Mais qu’importe, là n’était pas le propos. Car voilà que la jeune femme lui parlait. La doctoresse arqua un sourcil et pencha sa tête sur le côté avant de la regarder au dessus de ses binocles, son sourire vissé aux lèvres. Anglais. Voilà quelques temps que Vik’ n’avait pas entendu cette langue et elle en vint à se dire qu’elle lui avait manqué. Elle soupira d’aise, redressant son visage pour la regarder plus en face, ses yeux détaillant son visage qui avait l’air à la fois innocent et ravagé par la vie. Elle attendit un instant, tentant de dérouiller sa langue alors qu’elle craignait qu’elle fourche. Mais comment pouvait-elle douter de son niveau d’anglais, elle, qui était bilingue depuis toute jeune déjà ? C’était sûrement la sénilité qui la guettait, ou bien le fait qu’elle n’ait plus prononcé un mot d’anglais depuis bien longtemps, plus probablement.

« Well, hello. Actually, yes, I am quite lost here. I’ve never been in a place like that before. But there’s a first time for everything, isn’t it? I am just not so confident here. Oh my… »

Viktoria laissa s’échapper un rire léger, se détendant une peu plus. Elle desserra son étreinte sur son col et passa une main dans ses cheveux d’un blanc nacré, enlevant ensuite ses lunettes pour en mordiller une branche. Sa tête penchée, sur le côté, elle sourit vaguement à sa vis-à-vis.

« I am sorry, my name is… Viktoria. » - Elle avait encore du mal avec son nouveau patronyme qu’elle avait pourtant choisi. Mais elle s’y ferait, avec le temps, comme on s’adapte à tout, dans la vie, finalement. Surtout quand il s’agit de survie. « And yes. I’d like to have a drink with you, thank you. I guess it will warm me. »

« Seriously old cow ? She never talked about a drink WITH her, moron ! »
Viktoria commença à se défaire de son manteau, cherchant de nouveau du regard un endroit où pouvoir le poser, un vestiaire, un porte-manteaux, au pire, même si elle se doutait que dans un pareil endroit, il devait bien y avoir un vestiaire bien gardé et parfaitement organisé. Elle ne put s’empêcher de sourire, encore, sans pouvoir refréner cette envie alors qu’elle ne trouvait décidément pas ce qu’elle cherchait. Elle soupira et rit de nouveau, avant de laisser son manteau au creux de son bras, reportant son regard sur son hôte. Elle replaça ses lunettes sur l’arrête de son nez, et, la tête toujours penchée sur le côté, elle se permis de la détailler. Elle examina ses yeux, ses pommettes, les angles de son menton et de sa mâchoire, ses arcades sourcilières… Tout ce qui fait d’un visage un visage, à vrai dire. Son œil de chirurgien admirait l’harmonie naturelle des traits de la jeune femme devant elle. C’était une déformation professionnelle, évidement. Les maçon avaient une équerre dans l’œil, pour elle, c’était à peu de chose près pareil, quoiqu’à la place d’un burin, elle usait d’un bistouri.
Elle ne put s’empêcher de se rapprocher de la brune, légèrement, avant de se rendre compte de son impolitesse.

« Oh, excuse-me, I am… It’s an old habit. A bad habit sometimes. I am a surgeon. Plastic surgeon in fact. And I have to say that you are really, really beautiful. I mean, you are definitely well… »

Gênée, elle rit doucement tout en montrant son propre visage de sa main, comme pour finir sa phrase autrement qu’avec des mots. Rougissant doucement, elle finit par regarder le verre de la jeune femme, se disant qu’effectivement, elle avait bien besoin d’un verre. Il fallait bien l’avouer, Viktoria avait du mal, en société. Ses années de solitude avaient fini par l’isoler. En dehors de ses subordonnés et de ses collègues, elle n’avait personne dans son entourage. Il fallait que ça change. Et elle espérait bien se faire une amie ce soir.


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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyMar 4 Nov - 10:50

Today’s boring so let’s have some fun, shall we ?
Viktoria & Calliope

Well I heard you were, You were still trying, Trying to get back to the start.





La brune se retrouva soudainement mal à l’aise sous le regard inquisiteur de sa comparse plus âgée. Elle avait l’impression d’être passée à la loupe, que tous ses défauts éclataient au grand jour. Elle se demanda d’un seul coup quel était l’état de sa peau, si elle avait raté son maquillage, si l’on voyait trop ses cernes, etc. Elle savait que son alcoolisme pouvait sur lire sur sa personne, et si ça ne l’avait jamais gênée avant, ce n’était plus le cas à présent. Elle se voyait dans le regard critique — regard qu’elle finissait par imaginer, sûrement — et doutait de son sex appeal. Evidemment, elle savait qu’elle était irrésistible, ou presque. Elle avait quelque chose de très animal, un charme indéniable, qui lui avait permis de tout faire, de tout tenter, et de bien souvent réussir. Bien sûr, un psychiatre dirait probablement qu’elle camoufle ses insécurités sous une sexualité trop développée, qu’elle se remettait de son viol en se rendant nymphomane. C’était probablement vrai, mais elle n’avait jamais écouté son psy, et plus tard, elle n’allait tout simplement plus en voir. Elle était satisfaite de ce qu’elle était, elle aimait ce à quoi elle ressemblait, et c’était bien assez suffisant pour elle. Par ailleurs, elle se sentait mal à l’aise, et elle savait que se sentir ainsi la faisant perdre son jeu.

Alors, elle camoufla toutes ses insécurités sous un nouveau sourire charmeur. L’élégante femme commença alors à parler, d’un anglais très juste, peut-être déformé d’un accent russe habituel. Ce n’était pas grave, elle sourit de plus belle à l’effort de discuter dans sa langue. Elle la trouvait adorable, malgré son âge. Elle avait quelque chose de décidément mignon, du rire gêné au léger rougissement de ses joues — bien que l’américaine ne sache pas si cela venait du froid, ou de la gêne. Elle arqua faiblement un sourcil, hochant faiblement la tête en entendant son nom. Son état alcoolisé l’empêcha d’entendre son hésitation — de la comprendre, en tous les cas — et elle souleva légèrement son verre lorsqu’elle accepta son invitation, en profitant d’ailleurs pour reprendre une gorgée de whisky, finissant effectivement le verre. Il ne fallait pas qu’elles restent longtemps dehors, elle avait absolument besoin de sa boisson pour tenir la nuit. Jouant distraitement avec le cristal, elle l’observa défaire son manteau sans bien comprendre, sachant qu’ils étaient encore dehors. Elle se décala alors, encourageant la moscovite à la suivre, posant distraitement sa main sur le bas de son dos défait de son manteau.

« Please, come inside, I don’t want you to be cold. » Elle lui offrit un nouveau sourire. « I’m Calliope, by the way. »

Elle s’arrêta l’espace d’un instant, pour lui dire son nom, et fut incapable de repartir vers la porte, le regard captivé par celui de la russe, qui l’étudiait d’aussi près. A nouveau, elle eut peur, et alors que l’élégante femme se penchait vers elle, elle recula soudainement. Elle la rendait complexée, alors qu’en soi, elle n’avait aucune raison de l’être. Pas sur son visage, en tous les cas. Elle avait de belles proportions ; et sa peau — pensait-elle — était en bon état. Son corps, c’était une autre histoire, avec l’alcool et ses ravages, elle était maigre ; et sa voix était cassée par les cigarettes et l’alcool. Elle frémit, et attendit des explications, alors qu’elle avait perdu pendant un temps son sourire, un voile de panique passant dans ses yeux. Cette femme arrivait à la mettre mal à l’aise comme personne avant elle, et elle ne comprenait pas pourquoi. La moscovite s’expliqua, et Calliope s’en vit même sourire, hochant finalement la tête distraitement.

« Right. It explains the ... » Elle ne termina pas sa phrase, soudainement inquiète de vexer Viktoria si elle n’était si âgée que cela. « Well thank you, I guess. Does it mean I don’t need plastic surgery for now ? »

Elle sourit follement, flattée par un tel compliment, surtout venant d’un chirurgien esthétique. Tous ses doutes sur son physique furent jetés à la poubelle, et elle ne s’en retrouva qu’avec plus d’assurance qu’avant. Séductrice, elle replaça sa main contre le dos de la moscovite, peut-être légèrement plus bas, l’invitant finalement à rentrer dans le bâtiment. Elle attrapa le manteau du bras de la russe, et le tendit à l’un de ses employés, lui demandant d’en prendre grand soin. Le remerciant en russe, d’une voix non assurée — elle détestait parler russe, même si elle s’y retrouvait souvent obligée ¬— et invita Viktoria à la suivre vers le bar. Y posant son verre en cristal, elle en demanda un nouveau d’un geste vers le barman et se tourna vers l’élégante, lui souriant une nouvelle fois. Dans son dos, un numéro de danse burlesque, et les rires des spectateurs, accompagnés d’une musique jazz entrainante.

« What can I get you, Dear ? »

Elle faillit rajouter « vodka » mais ne l’avait pas fait, de peur de tomber dans le cliché des russes buvant de la vodka. Elle tendit la main vers un tabouret pour qu’elle s’installe, et grimpa sur un autre tabouret à côté d’elle, attrapant son verre fraichement rempli, sans pour autant en boire une gorgée. Dans la poche de sa veste, elle attrapa son paquet de clopes, et en sortit une, la glissant entre ses lèvres. Elle tendit alors le paquet vers sa comparse, lui proposant avec un nouveau sourire.

« If you’d like, we can go somewhere … quieter. »

L’endroit était bruyant, mais pas désagréable. Ce n’était que de la musique, et des rires ; l’on s’entendait parler, bien sûr, mais certaines personnes préféraient un environnement plus intimiste.

« Except if you want to watch the show, that is. »


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Viktoria K. Moskvina

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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyVen 7 Nov - 0:46


 
Today's boring, so let's have some fun, shall we ?

(H. Rowland  ) ▽ « L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête.  »

La moscovite se trouvait bien chanceuse, ce soir, et espérait que sa bonne étoile ne la quitte pas. Elle souhaitait passer une bonne soirée, et plus encore, ne pas être seule… Jusque là, la solitude ne l’avait pas dérangée, elle s’en était contentée, même, la trouvant souvent agréable, parfois salutaire. Mais ces derniers temps, elle avait de plus en plus de mal à supporter le silence chez elle, à supporter de errer seule dans sa trop vaste demeure. Et ce soir, plus que jamais, elle voulait être entourée, même si cela n’avait été que d’inconnus, soit, mais elle ne voulait pas croire qu’elle finirait ainsi, misérablement seule, ce soir, et pour le reste de sa vie. Alors, oui, elle se sentait toute contente d’être tombée sur cette jeune femme qui somme toute, promettait d’être une charmante compagnie. Elle la regardait toujours, amusée par ses manières, fascinée par son aisance. Elle avait l’air si jeune, si fraiche… Et pourtant, elle sentait sous ses airs fardés, sous ses couches de bienséance qu’elle n’était pas si… Immaculée. Elle regardait ses mains, abimées par les cigarettes et l’alcool, son corps, bien trop maigre et son maquillage qui camouflait tant bien que mal les ravages d’une vie trop dissolue. Oh, bien sûr elle était, belle, bien sûr elle n’avait rien à arranger. En apparence, au moins. Et, la contemplant encore alors qu’elle se laissait guider par une main qu’elle aurait qualifiée plus tôt – ou par quelqu’un d’autre – de mal placée, mais qui venant de la part de cette jeune femme ne la dérangeait pas outre mesure.

« Calliope, hu ? Quite a lovely name Dear… »

Elle continuait a se laisser guider, laissant son manteau à un charmant jeune homme avant de suivre Calliope vers ce qui lui semblait être le bar. Elle se prit à rire doucement, entendant l’assurance dans la voix de l’américaine quand à son physique avantageux. Et, bien que Viktoria n’ait jamais été attirée – sexuellement, sensuellement ou de quelque manière que ce soit – par les femmes, elle trouvait décidément que cette personne avait un petit quelque chose… D’intrigant. Et, se sentant ridicule, la sexagénaire baissa la tête, étouffant un léger rire, lissant de côté ce genre de pensée qui n’était plus de son âge. Relavant de nouveau son regard azur vers son hôtesse, elle pencha sa tête sur le côté, arquant un sourcil.

« You definitely do not need my help in plastic surgery Dear. I am pretty sure that you already reached your physical perfection. »

Elle lui adressa un sourire, presque timide, rougissant à peine. Elle avait l’étrange impression de flirter, alors qu’il n’y avait pas lieu d’être au fond, de son point de vue. Elle prit place près de Calliope, sur un haut tabouret, prenant bien soin de ne pas perdre l’équilibre et s’accouda ensuite, lui faisant toujours face. Elle ne se lassait pas de regarder de près la fraicheur qui s’offrait à ses yeux. Elle repoussa ses lunettes du bout du doigt, les replaçant en haut de son arrête nasale et lui adressa un autre sourire avant de faire mine de réfléchir. Que pouvait-elle bien boire, elle cette vieille branche qui n’avait jamais vraiment vécu sa jeunesse ? Peut-être se risquerait-elle, ce soir, à commettre tous les excès qu’on a coutume de faire quand on a à peine vingt ans passés. Elle se racla la gorge, se retentant de rire.

« I think I would like to order a bottle of your best Champagne. I celebrate tonight. I am finally fully divorced. I hope you’ll drink a cup of it with me. »

Elle lui adressa un sourire des plus rayonnant, ne sachant pas elle-même si c’était son divorce qui la rendait si heureuse ou si c’était cette rencontre qui lui redonnait un peu de joie dans sa vie bien morose. Sûrement était-ce un peu des deux, mais elle n’en avait cure, ce soir, elle voulait juste boire. Boire et fêter ça, comme si elle n’avait que vingt ans. Bon, peut-être trente-cinq. Et c’est uniquement à cet instant qu’elle remarqua les murs tapissés, l’ambiance tamisée et le son d’une musique entrainante. Elle se retourna alors, jetant un coup d’œil à ce qu’il se passait sur scène, les yeux brillants d’admiration.

« Oh, maybe I’ll watch that for a while… I never saw that before. I mean, not in a real Cabaret. » - Elle avait parlé, les yeux toujours rivés sur les danseuses, d’un air distrait, avant de reporter toute son attention sur son guide. « And after, I will enjoy your place, whatever you’ll be pleased to show me. »

Elle continuait de regarder autour d’elle, l’air à la fois distrait, mais tellement émerveillé. Elle ne regrettait pas d’être venu, pas le moins du monde.

« Listen… Maybe… » - Elle tentait de se jeter à l’eau, bien consciente que sa demande devait sortir de l’ordinaire. Quoique, pour elle, cela semblait en tout cas hors normes. « Well. I’ll pay you a good amont of cash. And, I would like… Just let me know how to drink. Oh my God, I am russian and I never drank Vodka ! » - Elle regarda un instant sa cigarette en souriant. « I want to smoke. I never smoked in my whole life, I feel like I never lived my youth, it’s quite… Depressing. I want to know what a hangover feels like, I want to smoke, I want to feel like I’m thirty again, just for one night. And celebrate my divorce. Yes. I guess it is the way I want to celebrate ! »

Elle souriait comme une bienheureuse, attendant avec impatience qu’on lui dise oui, qu’on dise oui à son caprice et qu’on lui ouvre les porte d’un monde duquel elle se sentait être au seuil et dans lequel elle n’avait jamais pu pénétrer jusque là. Elle se sentait enfin prête, à 61 ans, à faire des folies. Mis ne dit-on pas « Mieux vaut tard que jamais. » ?

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Calliope C. Harris-Eliott

Calliope C. Harris-Eliott



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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyLun 10 Nov - 17:26


Today’s boring so let’s have some fun, shall we ?
Viktoria & Calliope

Well I heard you were, You were still trying, Trying to get back to the start.





Un verre dans la main, une clope entre les lèvres, tout allait bien pour Calliope. Elle était en bonne compagnie, également, et pour une fois, elle ne craignait pas la soirée à venir. Elle aurait même peut-être envisagé freiner un peu sur la boisson. Enfin. Non, ça non. C’était trop. Pour qu’elle arrête de boire, il fallait que sa compagnie soit nue, tout au moins ; et encore, parfois, elle buvait de la vodka sur le corps offert à elle. Elle sourit à la russe, et se sentit même rougir, sans savoir si c’était l’alcool récemment ingéré ou le compliment qu’elle avait offert à ses traits. Elle hocha distraitement la tête, flattée, gênée même d’une telle attention, et détourna le regard, déglutissant. Ca ne lui arrivait pas souvent, d’être mal à l’aise, et elle ne comprenait pas pourquoi un simple compliment de la russe lui faisait totalement perdre ses moyens. Elle se secouait imperceptiblement, et lui flasha un sourire, avant de reprendre une gorgée de whisky. Vraiment, la brûlure de l’alcool, il n’y avait rien de mieux. Elle ne pouvait s’en passer, bien sûr. Elle prit une bouffée de cigarette, reposant son verre avec délicatesse sur le comptoir. Elle en avait brisé tellement, de verres en cristal, qu’elle finirait par faire faillite.

Elle avait l’air d’une enfant, des paillettes dans les yeux, redécouvrant le monde et sa liberté. Cela amusait follement Calliope, voir une femme d’un certain âge avec un tel caractère enfantin. Champagne, entendit-elle, et elle se tourna pour lui sourire à nouveau, arquant un sourcil intéressé. Sans un mot, elle agita sa main vers le barman qui traînait non loin d’elle, l’envoyant effectivement chercher une bouteille de champagne. C’était du bon, du français, elle y tenait ; quand cela concernait l’alcool elle n’achetait que le meilleur. La bouteille arriva alors que la sexagénaire regardait la scène, comme un nouveau-né découvrant un nouveau jouet. Elle semblait émerveillée, et Calliope ne put retenir son rire, cette fois-ci, rauque mais saturé d’amusement. Elle capta son regard lorsqu’elle se retourna vers elle, et arqua un sourcil à ses mots, ne sachant pas si le double sens était voulu ou non. Cette femme flirtait, qu’elle le sache ou pas, et cela plaisait énormément à l’américaine. Elle aimait qu’on rentre dans son jeu, et la moscovite, qu’elle le veuille ou non, était entrain de faire exactement ça.

Lui offrant un sourire, elle attrapa la bouteille de son sceau, la laissant s’égoutter quelques instants avant de l’ouvrir avec expertise. Elle attrapa une petite lame, posée sur le comptoir, et sans lâcher Viktoria des yeux, chauffa doucement le col de la bouteille de champagne, avant de la sabrer d’un coup sec, le goulot tombant avec le bouchon par terre. Souriant, toujours aussi amusée, elle lui offrit alors une coupe de champagne fraichement remplie, et s’en remplit une également, avant de reposer la bouteille dans son sceau. Posant sa cigarette dans un cendrier non loin de là, sans pour autant l’éteindre, elle attrapa sa propre coupe, et la fit clinquer avec la russe délicatement, lui faisant un clin d’œil.

« To Freedom. And to you, my dear. »


Elle attendit que la sexagénaire prenne une gorgée de sa coupe pour en prendre une également, fermant légèrement les yeux pour apprécier le goût délicat du vin pétillant. A plus de 2500$ la bouteille, elle pouvait se le permettre après tout. Humming, elle hocha légèrement la tête. Elle reposa la coupe après quelques instants, se penchant légèrement vers Viktoria alors qu’elle reprenait la parole, comme pour une confidence. Elle souriait, dans un état de joie constante pourtant très étrange, c’était une des premières fois où elle n’était pas dans une colère noire ; certes, elle n’était pas encore ivre. Si elle avait encore de l’alcool dans la bouche, elle l’aurait sûrement recraché. Elle se retient de rire à nouveau, non pas parce qu’elle était moqueuse, mais bien parce qu’elle était au comble de l’amusement. Cette femme était une aubaine, vraiment. Avait-elle dit dirty or thirty ? Thirty probablement, mais l’esprit de Calliope s’égarait, alors qu’elle pensait à tout ce qu’elle pourrait lui faire pour lui prouver qu’elle était encore jeune. Elle avait beau être bien plus âgée que l’américaine, Calliope avait l’impression qu’elle était pourtant bien plus pure qu’elle. Ce n’était pas difficile, remarquez.

« Anything for you, Viktoria. You couldn’t find a better person to teach you how to drink. Keep on with the champagn, though, we’ll get to harder drinks later. It would be a shame. » A nouveau elle se pencha légèrement vers elle, posant distraitement sa main contre la cuisse de la sexagénaire pour se retenir de tomber en avant. « I’ll make you thirty again. »


Elle laissa le doute sur sa prononciation du mot « thirty », qui aurait très bien pu être « dirty ». Un sourire taquin aux lèvres, un clin d’œil bien placé après ses morts, elle retira sa main de la cuisse couverte, semblant enfin se rendre compte qu’elle était là. Elle se redressa, et croisa ses jambes, balançant distraitement son pied en laissant son attention dériver sur le spectacle quelques instants. Tout se passait à merveille, comme tous les soirs, ou presque. Sachant qu’avec un peu de chance, rien ne pourrait mal se passer, l’américaine tourna toute son attention sur la russe, sourire charmeur de retour. Elle attrapa sa boite à cigarette et la tendit à Viktoria, l’encourageant à en prendre une.

« Here. Maybe I’ll offer you a cigar, later on. If you wish to stay, of course. I will be so very delighted to introduce you to the night life. »


Elle se lécha les lèvres un instant, souriant lorsqu’elle attrapa, avant de froncer les sourcils, reconsidérant. Délicatement alors, elle lui attrapa le poignet, et récupéra la cigarette, lui offrant un sourire désolé. Elle plaça le filtre entre ses propres lèvres et alluma la clope. Elle tira une bonne bouffée, la recrachant sur le côté lentement, et tendit à nouveau la cigarette, le filtre blanc entaché de rouge à lèvres.

« Sorry, it’ll be easier now. »


Elle lui présenta la cigarette, détournant son attention l’espace d’un instant pour boire à nouveau une fine gorgée de vin pétillant, ses paupières légèrement closes alors qu’elle appréciait le goût de l’alcool.

« You’ll have to breath in twice. First a small one, and then a deep one to get the air down to your lungs. »


Elle rouvre les yeux, braquant son regard inquisiteur sur la jeune femme, se léchant les lèvres une nouvelle fois, ne comprenant pourquoi elles étaient aussi sèches.

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Viktoria K. Moskvina

Viktoria K. Moskvina



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MessageSujet: Re: Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. Today's boring, so let's have some fun, shall we ? — ft. Calliope. EmptyVen 12 Déc - 16:58


 
Today's boring, so let's have some fun, shall we ?

(H. Rowland  ) ▽ « L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête.  »

Morte. Elle devait être morte. Son mari avait peut-être réussi à la faire retrouver et exécuter. Ce ne pouvait être que ça, comment diable pouvait-on tomber sur quelqu’un d’aussi charmant et passer une si excise soirée si ce n’était pas au paradis ? La sexagénaire se prit alors à rire doucement, secouant sa tête, se moquant à moitié d’elle-même. Non, il devait bien exister des gens comme ça, après tout… Elle avait depuis longtemps oublié que le genre humain pouvait être bon, gratuitement, sans attendre de vous poignarder dans le dos. Il faut dire que son histoire n’avait fait que lui faire perdre sa confiance naturelle envers les gens qui l’entouraient. Elle avait pris l’habitude de se méfier, de rester constamment sur ses gardes, préférant s’entourer de peu de gens, de peur d’être de nouveau trahie et d’être déçue, encore… Mieux valait être seule que mal accompagnée, c’était son nouveau credo. Et pourtant… Pourtant, ici, ce soir, en compagnie de cette charmante jeune femme, elle en avait oublié ses nouvelles directives. Elle ne ressentait pas le besoin de se méfier, de rester prostrée dans sa solitude alors qu’elle avait envie de s’amuser. Peut-être allait-elle faire de nouvelles rencontres ici, trouver quelques âmes qui pourraient la sortir de la solitude qui la bouffait de plus en plus. Et elle voyait en cette Calliope une potentielle amie, quelqu’un qu’elle aurait plaisir à revoir, après cette soirée.  

Elle regarda la propriétaire des lieux, les yeux écarquillés et était déjà prête à sortir son chéquier. Il était normal pour elle de payer sa soirée, elle qui lui prenait son temps et comptait vider – un peu, au moins – son bar. Ça la gênait, d’être un parasite, de profiter des gens sans rien leur offrir en échange. Surtout que pour elle, il n’était pas question de lui offrir une nouvelle paire de seins e échange de son accueil. Elle sourit légèrement à cette pensée, prenant également son verre pour trinquer avec son hôte. Elle avait hâte que cette soirée avance, qu’elle découvre d’autres choses encore. Elle paniqua l’espace d’un seconde, se demandant si elle avait au moins de l’aspirine dans son sac mais éluda la question. Les jeunes femmes de 30 ans ne pensent pas à ça et elle comptait bien rajeunir ce soir.

« To you as well, my dear. »

Elle prit une gorgée de son breuvage, fermant un instant les yeux, se laissant happer par cette sensation qu’elle avait oubliée depuis bien longtemps. Elle regrettait encore d’avoir été une femme parfaite sous tout rapport pour un homme qui n’en avait jamais valu la peine, au fond.
Elle pencha sa tête sur le côté, l’écoutant avec une grande attention, regardant de temps à autres ses lèvres bouger, se poser délicatement autour d’une cigarette sourire ou out simplement rester entrouvertes, en suspend… Elle ne sortit de sa contemplation qu’en sentant la main de la jeune femme se poser sur sa cuisse. Elle lui offrit comme une confidence, un aveu, avant de se redresser. Cela n’avait duré que quelques secondes, mais cela lui avait donné chaud. Était-ce juste elle qui avait chaud ou l’atmosphère était-elle propice à donner chaud à tous ceux qui se trouvaient ici ? Ce devait être ces lieux qui faisaient cet effet. Elle ne pouvait plus avoir de bouffées de chaleur, la ménopause avait déjà fait ses ravages sur Viktoria. Non point que ça la gène d’ailleurs…
Et son hôte ne venait-elle pas de se moquer légèrement d’elle, imitant son fort accent russe ? Elle aurait pu se sentir vexée, mais cela ne fit qu’accentuer son amusement et le sentiment qu’elle avait totalement sa place, ici, ce soir, en tout cas.

Un cigare ? Comment diable pourrait-elle fumer un cigare alors qu’elle n’avait jamais essayé la cigarette ? Elle sourit à la jeune femme et lui rendit la cigarette et la regarda l’allumer, se demandant un instant ce qui avait bien pu lui prendre de lui demander de fumer… Elle n’en avait plus la moindre idée, mais cela n’avait plus d’importance à présent qu’elle glissait ladite cigarette entre ses lèvres, de nouveau, et qu’elle suivait les conseils de l’américaine. Elle ne fit pas attention au rouge à lèvres qui teintait maintenant le filtre et aspira une petite bouffée toxique, la gardant dans la bouche… Elle gonfla d’abord les joues, peu certaine de vraiment vouloir se goudronner les poumons avant de recracher la fumée en souriant idiotement.

« Sorry… Ok. Great… once again. » - Elle refit la même chose, ravalant une petite bouffée de fumée, la gardant de nouveau dans sa bouche avant d’aspirer de l’air, de nouveau, par le nez. Elle ne sentit rien au début et aspira plus fort avant de s’arrêter sèchement, toussant par la suite, souriant en même temps. –« Oh my…! » koff koff « Have I done well ? » koff koff « I guess I’ll get used to… » koff koff « …that… » koff koff « With some practice ! » koff koff.

Elle ne put s’empêcher d’élargir son sourire, regardant sa vis-à-vis. Elle reprit une bouffée de sa cigarette, se demandant bien ce qu’on pouvait y trouver… Le goût n’était pas très plaisant, la fumée pouvait piquer les yeux par moment, l’odeur n’étant pas non plus fort agréable… Mais bon, elle se laissait tenter et laissait une chance à ce vice, partageant son nuage de fumée avec Calliope. Elle regardait le tabac se consumer lentement avant de reprendre une gorgée de son champagne. Maintenant, il fallait fixer le prix. Et dieu seul savait que le prix de sa liberté ne l’effrayait absolument pas, ce soir.

« Wow… I am so glad to be here tonight. So, Calliope… » - Elle fit valser ce nom sur sa langue, appréciant sses sonorités – « Name your price for tonight. I want the best things… Champagne, cigarets and more. Everything. I want to try everything tonight… »

Elle prit une nouvelle gorgée de son champagne. Il était divin, sûrement Français. Elle inhala une autre bouffée de sa cigarette, regardant toujours Calliope d’un air enfantin, amusé et impatient.

« I want to be drunk enough to lose my Russian accent. »

Elle lui adressa un autre sourire, taquin, lui montrant avec malice qu’elle n’avait en rien ignoré son petit jeu linguistique. L’alcool devait déjà lui monter un peu à la tête, voilà qu’elle s’essayait au jeu de la séduction avec une jeune femme qui aurait pu être sa fille, dans une autre vie.

« Well, what’s next dear ? I’m sure I’ll like night’s life and it’ll be so many things to discover and to try. I’ll be glad to stay the rest of the night, if you accept to be my guide. I have no intentions to leave now. »

Elle se risqua à prendre une plus grande bouffée de cigarette, se sentant pousser des ailes et voulant se donner un air plus assuré. Elle se sentait ridicule, à présent, alors qu’elle toussotait doucement. « Careful GrandMa or you’ll die just there without trying anything. » Elle croisa ses jambes, précautionneuse dans ses mouvements, et lui lança un sourire, ses yeux étincelant de malice. Elle avait hâte de voir de quoi la suite serait faite... Elle avait hâte de faire des folies. Et dieu qu'elle avait chaud. Ce devait être la chauffage. Le champagne... Tout, tout lui donnait chaud.

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